Sur les pas des Huguenots : Chambéry – Genève
Sur les pas des Huguenots : Chambéry – Genève

Sur les pas des Huguenots : Chambéry – Genève

7 jours
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Randonnée pédestre
Liberté

En 1685, le roi Louis XIV révoque l’Edit de Nantes et un climat de persécution s’installe en France. 200 000 « Huguenots » cherchent alors refuge sur des terres protestantes en Europe et dans le monde. Dans le Sud-Est du Royaume de France, la Réforme est très présente. Depuis le Dauphiné, les Cévennes et le Luberon les départs sont nombreux vers Genève, puis vers l’Allemagne où ils sont accueillis et peuvent fonder des colonies. Tout au long de ses 2000 km, le sentier international « Sur les Pas des Huguenots » suit au plus près le tracé historique de cet l’exil. Au départ du Poët Laval (Drôme), le cheminement dominant passe par Genève, traverse la Suisse, les « Land » du Bade-Wurtemberg et de la Hesse jusqu’à Bad Karlshafen. Source : www.surlespasdeshuguenots.eu Cette étape relie l’ancienne capitale du Duché de Savoie à Genève, haut-lieu du protestantisme. Votre randonnée se déroulera sous le signe de l’eau, car après avoir longé le Lac du Bourget, plus grand lac de France, vous dominerez la vallée du Rhône avant de terminer au bord du Lac Léman. Il y a plus de 500 ans, Genève fut une ville refuge pour des milliers d’exilés venus de France et marqua la fin de leurs persécutions. La visite de la « Rome protestante » est incontournable après le parcours français.

PROGRAMME

Jour 01 : Chambéry

Arrivée à Chambéry (268 m) en fin d’après-midi. Vous prendrez votre dîner dans un restaurant de la ville ancienne.

Jour 02 : Chambéry - Aix Les Bains (241 m)

Votre étape se déroule entièrement sur la Voie verte cycliste qui relie Chambéry à Aix Les Bains. Après un début urbain, la voie verte longe la Leysse pour gagner Le Bourget du Lac au bout du Lac du Bourget, plus grand lac naturel de France. Vous gagnez ensuite la Base de Loisirs des Mottets, lieu rêvé pour la pause de milieu de journée. La dernière partie au bord de l’eau est le lieu de promenade privilégié des Chambériens et des Aixois. Vous gagnez ainsi la cité thermale savoyarde. Nuit en hôtel**.

Jour 03 : Aix Les Bains - Chindrieux (310 m)

La journée débute par une balade en bord de lac par le Petit Port et le Grand Port d’Aix Les Bains Entre le Petit Port de Mémard et la Pointe de l’Ardre, on emprunte des pontons sur le lac en traversant une roselière protégée. L’itinéraire prend ensuite de la hauteur, traverse Brison St Innocent et s’élève progressivement au-dessus du lac pour atteindre l’altitude de 677 mètres en dessous du Belvédère de la Chambotte. Il ne reste plus ensuite qu’à descendre pour atteindre l’extrémité Nord du lac et Chindrieux. Nuit en chambre d’hôtes à Chanaz (avec un transfert aller et retour) ou en bugalow dans un camping.

Jour 04 : Chindrieux - Seyssel (254 m)

L’itinéraire se poursuit en balcon au-dessus de la vallée du Rhône et traverse les vignobles de Chautagne. Ce vin de Savoie est réputé localement et vous ne manquerez pas d’y gouter (avec modération). Une succession de petites montées et descentes vous conduit à Motz (prononcer Mô), avant de franchir le Fier et atteindre Seyssel, avec également son vin. Nuit en chambre d’hôtes ou hôtel**. Hébergement possible à Motz (- 5 km, - 1 h 15 mn).

Jour 05 : Seyssel - Chaumont (606 m)

Seyssel a la particularité d'être situé sur deux départements. Ceci date de l'époque où le village était partagé entre le royaume de France et le Duché de Savoie. Pour cet étape, l’itinéraire est œcuménique puis qu’il emprunte l’itinéraire de St Jacques de Compostelle entre Genève et Le Puy. Nous quittons la vallée du Rhône pour prendre de la hauteur dans les collines hauts savoyardes. Nous gagnons ainsi Desingy avant de descendre sur Frangy (326 m). La halte est de mise car il faut ensuite grimper à votre étape à Chaumont (606 m). Nuit en chambre d’hôtes.

Jour 06 : Chaumont - St Julien en Genevois (460 m)

Vous allez pénétrer en Suisse (prévoir carte d'identité ou passeport). Dès le départ de Chaumont, la vue est des plus spectaculaires avec la chaine des Alpes et le Mont Blanc. Après le parcours au pied de la Montagne du Vuache, c’est désormais le Jura qui nous fait face. Nous descendons dans la plaine de Genève et rejoignons le dernier village français, Valleiry (475 m). A partir d’ici, plusieurs options sont possibles pour rejoindre votre étape à St Julien en Genevois, en France, non loin de la frontière (pour des raisons de transport de bagages à la frontière suisse). Le parcours « officiel » Sur Les Pas des Huguenots pénètre en Suisse, rejoint le Rhône à Chancy et traverse les beaux villages d’Avully, Cartigny et Bernex. Il est très long, mais vous pouvez l’écourter entre Chancy et Bernex en prenant les bus suisses. Nous vous proposons également un parcours « direct » qui joue à saute-moutons sur la frontière. Enfin, dernière possibilité, vous pouvez prendre le train ou le bus français entre Valleiry et St Julien en Genevois. Nuit en hôtel**. Le repas du soir n’est pas compris. Vous trouverez de nombreux restaurants à St Julien en Genevois.

Jour 07 : St Julien en Genevois - Genève (400 m)

Cette dernière courte étape vous ménage du temps pour visiter Genève la « Rome protestante ». Après avoir retrouvé l’itinéraire Sur Les Pas des Huguenots à Lully, votre randonnée se poursuit sur la Promenade de l’Aire. Le cours de la rivière a été réaménagé pour endiguer les risques de crue. Vous pénétrez dans la ville par un parcours bucolique très surprenant dans cet environnement urbain. Votre randonnée se termine Cour St Pierre où se situent l’église St Pierre et le Musée International de La Réforme. Vous pouvez enchainer par le très intéressant parcours Sur Les Pas de la Réforme au cœur de la vieille ville.
Après un transfert en car (ligne régulière, environ 3 € à votre charge), vous revenez à St Julien en Genevois.
Fin du séjour dans l’après-midi.


COMPLEMENT DE PROGRAMME

Les horaires ont été calculés pour un rythme de 300 mètres de dénivelée à l’heure en montée, 500 mètres à l’heure en descente et 4 km à l’heure sur le plat, afin de pouvoir comparer les différentes randonnées avec la même base. Ils ne concernent que la marche effective, tous les temps de repas, de pause ou de contemplation sont à ajouter.

Nous pouvons être amenés à modifier vos étapes si les hébergements prévus sont indisponibles à la période de votre voyage. Les hébergements proposés en remplacement seront de catégorie similaire et leur emplacement aura peu d’incidence sur votre itinéraire. Faites-nous confiance, ces modifications sont toujours faites dans votre intérêt, pour votre sécurité et un meilleur confort !

Nota : Sur l’itinéraire Sur Les Pas des Huguenots, il y a peu d’hébergements et ceux-ci sont de petite capacité. Selon également les jours de fermeture, à certaines étapes, les différents hébergements possibles sont souvent distants de plusieurs kilomètres. La longueur des étapes mentionnée dans cette fiche technique est déterminée en fonction de lieux caractéristiques du chemin et est donc uniquement indicative. Une fois en possession du dossier, vous aurez tous les éléments pour recalculer la longueur effective.

Photos

NIVEAU

Niveau 3 sur une échelle de 5.

Marcheurs sportifs

Randonnée :

Dénivelée moyenne : 440 m                         Maximum : 730 m

Longueur moyenne : 19 km                          Maximum : 26 km

Horaire moyen        : 5 h 15 mn                    Maximum : 6 h 30 mn


Orientation : Sur demande, nous pouvons vous faire parvenir les traces GPS du parcours.

Pour la France :

Niveau 1 : Un peu d’attention et quelques notions de lecture de carte sont nécessaires.

Vous devez être capable de suivre un itinéraire en vous servant d'un topoguide FFRP et des indices sur le terrain. Vous n’empruntez que des itinéraires balisés.

Pour la Suisse :

Niveau 2 : Attention et lecture de carte correcte.

Vous devez être capable de suivre un itinéraire en vous servant d'une carte, d'un carnet de randonnée rédigé par nos soins et des indices sur le terrain. Vous n’empruntez que des itinéraires balisés.


Cet itinéraire s'effectue sans accompagnateur et sous votre propre responsabilité. Nous vous fournissons toutes les indications et la logistique nécessaires au bon déroulement de votre randonnée. Vous devez être capable d’autonomie en jugeant de vos forces et en appréciant des situations inattendues (fatigue, météo, présence d’animaux, modification du terrain, etc…).

Il vous appartient de vous renseigner auprès des Offices du tourisme de l’évolution météorologique (bulletins affichés) ou d’appeler le répondeur météo au 08 99 71 02 + numéro du département : Exemple 08 99 71 02 73 pour la Savoie.

Nous tenons à vous mettre en garde sur l’efficacité du téléphone portable en milieu montagnard. En effet, si les villages sont généralement couverts par les réseaux de téléphonie mobile (selon l’opérateur), sachez que de très nombreuses zones d’ombre subsistent et que votre appareil s’avérera souvent inutile de longues heures dans la journée. Si toutefois un réseau est présent, en cas de besoin de secours, vous pouvez composer le 112 qui est le numéro d’appel d’urgence prioritaire.

Nous déclinons toute responsabilité en cas d'erreur de votre part concernant l'orientation (erreur ou changement d’itinéraire) ou la gestion du temps (départ trop tardif le matin, pause pique-nique trop longue…).

LE PRIX COMPREND

  • Les frais d'organisation.
  • La nourriture et l'hébergement en demi-pension (sauf jour 6 en B&B).
  • La fourniture d’un dossier de randonnée complet.
  • La fourniture du topo guide FFRP.
  • Le transport des bagages à chaque étape.

À quoi s'attendre

L’ESPRIT DU SÉJOUR
Randonner, c’est se mettre à l’écoute de son corps et de tout ce qui l'entoure mais c'est aussi s'arrêter pour s'émerveiller, s'ouvrir à la nature.
Randonner, c'est aller à la rencontre de l'autre au détour d'un sentier ou d'un village, rencontre apportant la dimension humaine à la découverte d’un pays.


RAPPEL HISTORIQUE
Quelques généralités sur l'Edit de Nantes, sa révocation et la chasse aux protestants :

La situation religieuse de l'Europe au XVIIème siècle :
La situation française sous le régime de l'Edit de Nantes est exceptionnelle en Europe au XVIIème siècle, où la tolérance religieuse n'est pas de mise.
Cette situation de cohabitation (plus ou moins paisible) des deux religions, catholique et réformée, n'est absolument pas le fruit d'une volonté de tolérance mais la constatation que les rapports de force militaires des partis catholiques et protestants n'ont pas permis de dégager clairement un vainqueur.
Le premier statut de l'Edit de Nantes, qui accorde des places fortes et une puissance militaire aux protestants est d'ailleurs insupportable aux yeux de Louis XIII et de Richelieu, pour qui les protestants constituent un Etat dans l'Etat, en contradiction avec le principe d'absolutisme (toute puissance de l'Etat central régit par le monarque et son conseil) qui guide leur action, d'où les guerres de religion de Louis XIII (1625-27), qui aboutissent à l'Edit d'Alès en 1629, qui reconduit les principales dispositions de l'Edit de Nantes (pour la liberté du culte) mais supprime les places fortes et les armées protestantes.
Cet état de fait, qui aurait pu être durable, est encore une originalité au sein de l'Europe de l'époque : les autres grandes puissances n'acceptent pas la cohabitation religieuse.
L'Espagne est ultra-catholique et la Réforme n'a jamais pu y prendre pied. L'Autriche des Habsbourg, qui fut pourtant confrontée de près à divers stades de la Reforme demeure exclusivement catholique et après avoir vigoureusement combattu le protestantisme en Allemagne, sans succès, l'a non moins fermement interdit dans les terres autrichiennes. L'Angleterre se veut exclusivement protestante, elle n'accepte que provisoirement les catholiques et dans des conditions très difficiles pour eux. Les principautés allemandes après la longue et dévastatrice guerre de 30 ans (qui fut entre autre une guerre de religion) sont soumises à la foi du prince, en vertu du principe cujus regio ejus religio, c'est à dire que le peuple embrasse automatiquement la confession de son dirigeant. Il n'y a guère que la Hollande qui évolue vers une forme de cohabitation religieuse, parce qu'il s'est avéré difficile pour les Hollandais d'expulser ou de convertir tous les catholiques du sud de la Hollande, puis les Hollandais, majoritairement calvinistes, après des persécutions contre les luthériens se sont résignés à accepter ceux-ci, entre autre parce que les persécutions étaient mauvaises pour les affaires.
Bref, l'idée de tolérance religieuse n'a cours nulle part en Europe au XVIIème siècle, il faudra attendre le siècle suivant, les Lumières et les philosophes, pour que cette idée soit diffusée, avant de connaitre un début d'application.


La responsabilité personnelle de Louis XIV dans la Révocation :
Si Louis XIV est un souverain absolu depuis 1661 et s'il a clairement une responsabilité personnelle écrasante dans la Révocation de 1685 et dans la politique anti-protestante, il n'est pas le seul à partager cette responsabilité ; s'il est exagéré de dire qu'elle faisait l'unanimité au sein du Conseil et de l'appareil d'Etat, il faut en revanche souligner que les protestants n'ont eu que très peu de défenseurs et qu'il n'y a quasiment pas eu d'opposition, au sein de la cour, à la Révocation. Colbert était le principal obstacle aux persécutions anti-protestantes, surtout pour des raisons pratiques et économiques, et la Révocation aurait été difficile de son vivant, mais sa mort en 1683 laisse le champ libre au roi ; Ensuite il n'y a guère que Vauban, parmi les figures notables, qui ait exprimé son opposition.
Sur le terrain, c'est à dire au niveau des intendants qui dirigent des régions à forte implantation protestante, la situation est plus contrastée : certain comme Marignac (en Poitou) sont promoteurs de mesures particulièrement dures contre les Huguenots tandis que d'autres à la fois plus humains et plus réalistes, rechignent aux persécutions.
Au niveau du Dauphiné, par exemple, le gouverneur, Jean Etienne Bouchu n'a pas d'états d'âme et se distingue par sa sévérité envers les protestants mais sa politique ne rencontre guère d'opposition ; certains officiers chargés d'appliquer les mesures anti-protestantes doutent de leur efficacité, mais je n'en ai remarqué aucun qui exprime une opposition de principe à la volonté d'éradication de la Réforme, même dans leurs écrits privés (comme les mémoires du Major St Clair).
Parmi l'entourage du roi, les promoteurs les plus notoires de la Révocation, pour la plupart adhérents du parti dévot, sont Bossuet, évêque de Meaux et confesseur de Louis XIV, Mme de Maintenon, sa maîtresse puis sa femme, la mère de Louis, Anne d'Autriche, qui lui aurait fait jurer sur son lit de mort de supprimer le protestantisme en France et l'on ne compte pas les évêques et archevêques qui poussent à la Révocation, par conviction ou par flagornerie, en particulier. De Cosnac, évêque de Valence, qui flatte le roi en allant jusqu'à évoquer la supériorité des mesures de Louis XIV sur celle des souverains espagnols de la Reconquiesta, qui ont laissé aux Maures et aux Juifs la possibilité de l'exil après la chute du royaume de Grenade (en 1492), alors qu'en France les protestants n'ont pas le droit de fuir.


Les résultats de la Révocation et de la politique anti-protestante :
Sur le plan religieux en France :
La Révocation est un fiasco, dans la mesure où les conversions au catholicisme, pour ceux qui restent, n'ont aucune sincérité, de l'aveu même des évêques et des curés qui sont au plus près de leurs ouailles.
Les conversions militaires ou forcées à une religion sont pourtant légions dans l'histoire, la force armée ayant été un vecteur important de diffusion du Christianisme et de l'Islam, mais les effets ne peuvent pas se mesurer avant des générations, et avec l'alphabétisation des populations et la diffusion des écrits les temps ont changé et les conversions sont plus difficiles.
Le roi de France espérait une reconnaissance du pape (Innocent XI) pour sa lutte contre les protestants : peine perdue, il n'a rien obtenu, pour des raisons qui n'ont pas de rapport direct avec la Révocation : le pape et Louis XIV sont en conflit au sujet de de l'affaire de la Régale et plus généralement la volonté française d'avoir la mainmise complète sur le haut-clergé français et les bénéfices ecclésiastiques, conflit récurrent depuis des siècles et il est hors de question pour le pape d'accorder quoi que ce soit à la France sans y être contraint par des rapports de force, comme à l'accoutumée.

Les répercussions internationales :
C'est clairement et globalement un désastre pour l'image de la France et cela aura des répercussions sur les guerres de fin de règne de Louis XIV.
En soi même l'intolérance religieuse n'a rien de choquant mais l'innovation française (on interdit jusqu'à l'émigration des protestants) et l'ampleur des persécutions heurtent l'opinion européenne. Il faut dire que dans les premières années de son règne personnel (à partir de 1661) Louis (agresseur né d'après J. Orcibal) se distingue par son arrogance et effraye ses voisins.
La peur de Louis XIV sera d'ailleurs une des motivations de la deuxième révolution anglaise, c'est à dire la prise du pouvoir par Guillaume d'Orange et l'expulsion des catholiques d'Angleterre.
Les Etats protestants, qui furent clients ou alliés de la France pendant la guerre de 30 ans s'en détournent, tandis que les puissances catholiques, Autriche en tête, restent plus que jamais opposés à la France.
Bref, Louis a réussi à faire la quasi-unanimité contre lui, même parmi les puissances catholiques et pour dernière guerre (de succession d'Espagne, 1701-1712) la France devra faire face à une coalition regroupant presque toutes les puissances européennes, à l'exception de l'Espagne.



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